
Grêle et vigne : comment protéger efficacement son vignoble face aux aléas climatiques ?
La grêle est l’un des fléaux les plus destructeurs pour la vigne, en France et dans le monde. En quelques minutes, un épisode peut ravager des hectares de vignoble, réduire à néant une récolte et menacer la pérennité d’un domaine.
Au niveau national, la production viticole en 2024 a chuté de 18 % par rapport à l’année précédente, atteignant 39,3 millions d’hectolitres, en raison des aléas climatiques, dont la grêle.
État des lieux général
Entre 2024 et 2025, la viticulture française a été confrontée à une recrudescence d’épisodes de grêle, causant des pertes significatives. En 2024, plusieurs régions viticoles ont été durement frappées : à Bergerac, 2 264 hectares ont été endommagés, avec des pertes variant de 20 % à 100 % selon les parcelles. Le Médoc a vu près de 2 000 hectares touchés, enregistrant des dégâts allant jusqu’à 90 %. La Champagne n’a pas été épargnée non plus, avec 500 à 1 000 hectares sinistrés.
En 2025, la tendance s’est confirmée avec une série d’événements violents. En avril, un orage bref mais intense a provoqué des chutes de grêle dans le Gers, touchant environ 50 hectares de vignes dans le secteur du Condomois. Puis, le 10 mai, des orages plus généralisés ont causé des pertes allant jusqu’à 100 % dans certaines parcelles des communes de Lugaignac et Saint-Aubin, en Gironde. La Champagne a également été sévèrement touchée par des épisodes de grêle, entraînant des dégâts considérables dans les vignobles de la Marne.
Face à ces défis, les viticulteurs français sont contraints de renforcer leurs stratégies de résilience, notamment en investissant dans des dispositifs de protection contre la grêle et en adaptant leurs pratiques culturales pour faire face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents.
Comprendre la menace : la grêle et ses dégâts sur la vigne
Comment se forme la grêle ?
La grêle se forme dans les nuages d’orage (cumulonimbus), lorsque de fortes ascendances d’air chaud et humide propulsent des gouttelettes d’eau en altitude. Là, le froid les transforme à l’état solide, formant des particules de glace.
Ces noyaux sont ensuite maintenus en suspension par les courants ascendants, captant d’autres gouttelettes qui gèlent à leur contact. En grossissant, ils forment des grêlons. Quand leur poids dépasse la force des courants, ils tombent au sol, parfois de manière violente, provoquant d’importants dégâts, notamment sur les vignes.
Un événement climatique aux lourdes conséquences
Lorsqu’elle s’abat sur un vignoble, la grêle peut provoquer des dégâts considérables sur la végétation en place en quelques minutes. Les grêlons lacèrent les feuilles, brisent les bois jeunes, détruisent les grappes et blessent le plant de manière parfois irréversible. Ces blessures compromettent non seulement la récolte en cours, mais affaiblissent aussi la plante pour les saisons suivantes, en entamant ses réserves.
De plus, les plaies ouvertes favorisent le développement de maladies comme le mildiou, qui peuvent se propager rapidement en cas d’humidité. Dans les cas les plus sévères, certaines zones du vignoble doivent être entièrement retaillées pour reconstituer une nouvelle végétation, voire replantées, ce qui alourdit les pertes économiques pour les vignerons.
Les protections existantes contre la grêle
✅ Les filets
Les filets ou filets paragrêle sont des filets tricotés dans une maille qui laisse passer les rayons du soleil et les traitements, mais qui protège des dégâts dus aux grêlons. Largement utilisés dans certaines zones viticoles, leur efficacité est réelle, mais leur coût élevé et la complexité d’installation les rendent difficilement accessibles à tous les vignerons.
✅ Les générateurs à iodure d’argent
Les diffuseurs d’iodure d’argent projettent dans les nuages des milliards de microparticules qui agissent comme noyaux de condensation. Cela provoque la formation de nombreux petits cristaux de glace, limitant la croissance de gros grêlons.
Résultat : la grêle tombe sous forme de pluie ou de petits grêlons, bien moins destructeurs pour la vigne. L’efficacité du dispositif reste cependant difficile à évaluer scientifiquement.
✅ Les canons à grêle
Les canons à grêle émettent des ondes de choc acoustiques vers le ciel à intervalles réguliers, généralement toutes les 4 à 7 secondes. Ces détonations visent à perturber la formation des grêlons en empêchant les gouttelettes d’eau de se structurer en glace autour de noyaux de condensation. En théorie, cela empêche les grêlons de grossir et favorise leur chute sous forme de pluie ou de grésil. Toutefois, leur efficacité est très controversée, car aucune preuve scientifique solide n’a démontré un réel impact sur les phénomènes météorologiques en altitude.
✅ Les ballons chargés de sel
Une des innovations récentes contre la grêle repose sur l’utilisation de ballons gonflés à l’hélium, capables de transporter des torches contenant des sels hygroscopiques (comme le chlorure de calcium ou de sodium) dans les nuages orageux. Une fois à l’altitude ciblée, la torche s’embrase automatiquement, libérant les sels qui servent de noyaux de condensation pour accélérer la formation de gouttelettes. Cela favorise une précipitation anticipée et abaisse l’altitude du nuage, réduisant ainsi les conditions favorables à la formation de grêle.
Ce dispositif est relié à un radar de détection et à un logiciel d’analyse couvrant un rayon de 30 km. Toutefois, l’investissement reste élevé et l’efficacité du système, encore en phase d’expérimentation, n’est pas encore scientifiquement validée.
✅ Les stations météo
Les stations météo jouent un rôle essentiel en amont de la lutte contre la grêle en fournissant des données précises sur les conditions atmosphériques locales : température, humidité, pression, vent…. Grâce à ces mesures, couplées à des systèmes de modélisation ou à des radars météo, elles permettent d’anticiper les risques de formation orageuse et de déclencher à temps les dispositifs de protection. Elles aident aussi les viticulteurs à ajuster leurs pratiques (traitements, interventions) en fonction des prévisions, limitant ainsi les dégâts et optimisant les moyens de protection.
✅ Les assurances
Les contrats d’assurance multirisque climatiques sur récoltes (MRC) couvrent les pertes causées par divers événements : sécheresse, excès de température, coup de chaleur, coup de soleil, gel, excès d’eau, pluies violentes, humidité excessive, grêle, tempête, tourbillon, vent de sable…
Les assurances sont une bonne solution pour préserver la rentabilité de l’exploitation. Mais à ce jour, en 2023, seulement 23 % des agriculteurs (toutes cultures confondues) sont assurés, selon les chiffres du ministère de l’agriculture.
Le Viti-Tunnel : une nouvelle approche contre les aléas climatiques
Face aux limites des méthodes classiques, le Viti-Tunnel apporte une nouvelle solution. Ce système de protection amovible se déploie rapidement au-dessus des rangs de vigne, de manière automatique, sans intervention du vigneron. Il protège non seulement contre la grêle, mais aussi contre le gel printanier et les autres aléas climatiques.
- Viti-Tunnel Essential Protect : déploiement manuel, économique.
- Viti-Tunnel Smart Protect : automatisé, connecté à des capteurs météo.

Dégâts sur vigne après un épisode de grêle en juin 2022 – Rang Viti-Tunnel à gauche
Avantages concrets pour les vignerons
Protection physique : Viti-Tunnel agit comme un bouclier mécanique, stoppant efficacement des grêlons allant jusqu’à la taille d’une balle de ping-pong, sans aucune destruction de la vigne, ni du dispositif (cas observé en juin 2022).
Déploiement temporaire : Le dispositif est activé uniquement en période de risque, avec une moyenne de seulement 3,3 % du temps sur l’année, soit environ 12 jours, limitant l’impact sur le climat et l’environnement.
Fiabilité immédiate et indépendante : Contrairement aux solutions atmosphériques (iodure d’argent, canons), la protection est immédiate.
Protection multi-aléas : En plus de la grêle, Viti-Tunnel offre une barrière contre d’autres aléas (gel, pluie, brûlure), mais aussi contre les maladies (mildiou, black-rot et excoriose), renforçant la résilience globale de la parcelle.
Réduction des produits phytosanitaires : Viti-Tunnel permet une réduction de plus de 80 % de l’utilisation de produits phytosanitaires.
Plusieurs domaines en Gironde, dont le Château Montrose et le Château Quinault-L’Enclos, Château Petrus, Château Lafite-Rotschild, ont déjà adopté ce dispositif sur plusieurs rangs de vignes, convaincus par son efficacité. Grâce à ce lien direct entre innovation et résilience, la viticulture française renforce sa capacité à faire face aux chocs climatiques.
La grêle, autrefois imprévisible, peut aujourd’hui être anticipée et combattue grâce à des solutions innovantes. Le Viti-Tunnel protège les vignes, préserve les raisins et sécurise l’avenir du vin. Il s’inscrit pleinement dans une logique d’adaptation de l’agriculture face aux dérèglements de l’état climatique.

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