Mildiou de la vigne : un ennemi silencieux dans les vignobles

Comprendre et prévenir la maladie du mildiou de la vigne

Depuis ces dernières années, face à des épisodes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, les vignes sont sujettes à de nombreuses maladies. L’une d’entre elles, la plus redoutée dans le secteur de l’agriculture viticole est le mildiou (et plus particulièrement pour le cépage merlot). Causant des ravages dans les vignobles, cette maladie à laquelle est confronté le viticulteur, affecte la qualité des raisins et impacte directement les rendements et la production de vin.

Causes, symptômes, méthodes de prévention et traitements, découvrez tout sur le mildiou de la vigne dans cet article.

Qu’est-ce que le mildiou de la vigne ?

 Le mildiou de la vigne, ou Plasmopara viticola, est une maladie cryptogamique originaire d’Amérique du Nord, importée en Europe au 19ème siècle et identifiée pour la première fois en France en 1878.

Le mildiou est un oomycète qui adore l’eau. Au printemps, au début de la floraison, lorsque le sol est réchauffé, il se développe principalement en période de pluies et lorsque les températures sont favorables (entre 11°C et 30°C), ce qui en fait une menace particulièrement redoutable dans les régions viticoles (notamment sous influence océanique). La durée d’incubation (délai entre la contamination et l’apparition des symptômes) dépend de la température et de l’humidité. Elle peut varier de 5 jours à 20 jours pour des températures plus faibles.

Comment le reconnaître ?

Les symptômes du mildiou de la vigne

Le mildiou de la vigne, dont les spores sont propagées par le vent ou lors d’épisodes pluvieux importants, peut endommager les feuilles et les grappes de raisin. Dès lors que le parasite affecte le vignoble, on observe :

La présence de taches d'huile

Ces taches observées sur les feuilles de vigne présentent un aspect huileux jaunâtre décoloré. Présentées sous forme circulaire et majoritairement observées en début/milieu de saison, ces taches provoquent à terme une nécrose des tissus

Le mildiou en mosaïque

Cette forme de mildiou apparait généralement en fin de cycle végétatif. Elle se reconnait par le développement de taches jaunes/rouges limitées par les nervures de la feuille. Leur présence face inférieure de la feuille forment un duvet blanc, caractéristique du mildiou.

Quels que soient les symptômes observés, les feuilles atteintes par le mildiou vont peut à peut se nécroser, tomber voire même conduire à une défoliation précoce des vignes voire attaquer les rameaux non aoutés.

mildiou taches d'huile

Mildiou taches d'huile

mildiou mosaique

Mildiou mosaïque

Le rot gris / rot brun

Dans d’autres cas, plus rares, mais aussi plus dangereux, le mildiou attaque les inflorescences (on parle alors de rot gris) et aussi les baies formées (on parle alors de rot brun). Ces cas de figure causent davantage de dommages puisqu’ils peuvent rapidement conduire à une destruction partielle à totale de la récolte.

À ne pas confondre avec l’oïdium

L’oïdium est une maladie cryptogamique ectoparasite de la vigne, qui attaque principalement les organes protégés de l’eau libre ou des rayons du soleil. Dès leur formation, les jeunes feuilles et les grappes sont réceptives à l’oïdium. En présence du champignon, les faces inférieures des feuilles présentent des tâches gris/blanc plus ou moins diffuses. On observe également un feutrage gris/blanc sur les inflorescences et baies.

Lors d’un diagnostic précoce, les symptômes de l’oïdium, à savoir le feutrage, peuvent parfois être confondus avec ceux du mildiou. La déformation de l’inflorescence en forme de crosse est plus caractéristique du mildiou.

rot gris

Rot gris

Rot brun

rot gris

Oïdium

Quelles sont les causes du mildiou ?

D’où provient cette maladie qui ravage les vignes ? Quelles sont les conditions favorables à son développement ? Une connaissance de la maladie vous aidera à prévenir le risque d’apparition.

La pluie

Les contaminations primaires de mildiou ne sont possibles qu’en présence d’eau sous forme liquide. Le développement épidémique du mildiou au vignoble est essentiellement rythmé par les pluies et les humectations, par températures favorables. Ainsi, les vignobles soumis à des pluviométries importantes sont rarement épargnés par le mildiou.

La température

Une température douce représente le deuxième facteur le plus contaminant. Une température minimum estimée entre 10°et 11°C favorise la contamination du mildiou.

Comment prévenir son développement ?

Pour protéger un vignoble contre l’apparition du mildiou, plusieurs mesures de protection peuvent être mises en place.

Des mesures de précaution

Les irrégularités des conditions climatiques, d’année en année, empêchent de définir une stratégie infaillible. Néanmoins, pour veiller au maintien d’un sol sec, voici quelques moyens de lutte prophylactique contre le mildiou de la vigne.

À la plantation

Limiter les facteurs favorisant le développement de la maladie (sols conservant l’humidité, mouillères, fertilisation excessive ou tout élément entrainant un excès de vigueur…).

Sur vignes en place

Au printemps, veiller à épamprer les vignes (éviter les « escaliers »), éviter les interventions au vignoble sur végétation humectée (limiter la réceptivité lors des projections dues aux interventions mécaniques) pour limiter l’apparition des premières contaminations.

Afin d’éviter les entassements de feuillage et ainsi favoriser l’application de fongicides, voici quelques mesures à mettre en place :

  • Taille adaptée
  • Relevage de la vigne avant traitement
  • Effeuillage (pour aérer les zones fructifères)
  • Fertilisation adaptée

Quels traitements ?

Une fois installé, il est très difficile voire impossible de se débarrasser du mildiou. Ainsi, il est primordial d’agir en préventif et de commencer à traiter avant les pluies. Si malgré la mise en place de mesures de précaution la maladie s’est implantée, il faut veiller à traiter pour limiter son développement.

L’utilisation de fongicides

Les produits de contact

Dépôt du produit à la surface du végétal sans pénétration ni fixation forte. Les stomates sont positionnés sur la face inférieure des feuilles et constituent des portes d’entrée dans la plante pour le mildiou.

Les produits systémiques et/ou pénétrants

Ces produits pénètrent dans la plante et sont véhiculés par la sève brute (pour les systémiques). Ils assurent une protection au moins partielle des organes néoformés (systémiques et/ou diffusants).

L’utilisation de produits de biocontrôle

Compte tenu de l’effet négatif des fongicides sur la biosphère, tout est mis en œuvre pour réduire leurs usages. Ainsi, les tendances se tournent vers des produits de biocontrôle.

En viticulture conventionnelle

Il existe une multitude de produits classés « biocontrôle » pour lutter contre le mildiou. Ils sont décrits comme « des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures ».

Cliquez-ici pour découvrir une liste exhaustive des produits de biocontrôle homologués en agriculture viticole.

En viticulture biologique

Les solutions pour lutter contre le mildiou sont limitées au cuivre et certains biocontrôles homologués, et sont strictement préventives. On les retrouve sous 4 formes :

  • Le sulfate de cuivre
  • Hydroxyde de cuivre
  • Oxyde cuivreux
  • Oxychlorure de cuivre

Une réglementation de plus en plus stricte

 

Dans une dynamique de protection des résidents et des environnements, les arrêtés du 25 janvier 2022 et du 14 février 2023 fixent désormais des distances de sécurité pour l’épandage de pesticides au voisinage de zones d’habitations ou d’activités. On parle de Zones de non-Traitement (ZNT) par rapport aux points d’eau, et de distance de sécurité pour les personnes présentes au moment du traitement, les résidents ainsi que les zones d’habitations (DSPPR).

Ainsi, désormais, concernant tous les produits pulvérisés (y compris les herbicides) une distance de sécurité spécifique doit être respectée entre la zone traitée et la limite des propriétés des bâtiments habités, logements, zones d’activités, cours d’eau… Ces distances varient de 0 à 20 m selon le type de culture, la catégorie ou le classement des produits utilisés.

Face à cette réglementation toujours plus stricte, et pour répondre à une pression sociétale de plus en plus forte, le viticulteur dispose de peu de solutions plus durables pour s’affranchir de l’application des produits phytosanitaires.

La mise en place de Viti-Tunnel

 Pour une protection des cépages contre la maladie sans utilisation de pesticides ni aucun passage de pulvérisateur, Viti-Tunnel est la solution.

Viti-Tunnel est un dispositif de mise à l’abri automatique des rangs de vigne pendant les pluies, périodes lors desquelles le développement du mildiou est la plus forte (ainsi que le black-rot, champignon bien connu du viticulteur, en expansion ces dernières années). Il autorise une réduction du recours aux produits phytosanitaires de plus de 90 % et procure une grande fiabilité de la gestion de la protection.

Grâce à son système innovant unique (pilotage par OAD, logiciels et application portable), Viti-Tunnel permet une sécurisation complète de la vendange tout au long de la saison, et ce même pendant les épisodes de grêle et de gel.

Quelques chiffres

Sur la quasi-totalité des parcelles, et sur les 5 campagnes de test (dont 2020, 2021 et 2023, années de très fortes pressions maladies), sans aucune utilisation de pesticide de synthèse à l’exception de doses réduites de soufre, Viti-Tunnel a permis d’éviter de nombreux passages de pulvérisateurs ainsi que les inconvénients dus au tassage des sols suite aux interventions.

De plus, cette efficacité a été atteinte dans toutes les configurations de parcelles et de conditions climatiques, qui se sont avérées être très variables et différentes d’un site à l’autre et d’une année sur l’autre.

Nous contacter

  • Rue Toussaint Catros, Zone Tech Espace, Bat n°7, 33185 Le Haillan
  • Tel : 05 56 47 97 72
  • Mail : contact@viti-tunnel.com